Les Bizertins recouvrent leur droit de promenade sur le vieux port
Parmi les endroits prisés par les Bizertins, figurent les quais Khemaïes Ternane, autrement dit les quais du Vieux port. De larges espaces et terrasses, favorables à la promenade et au délassement. Depuis des années, ces trottoirs ont été squattés par les commerces, les débits de boissons, les restaurants, sans autorisation ou transgressant les droits accordés. Aussi a-t-on assisté à une prolifération des assemblages métalliques hétéroclites, se voulant salons coquets pour habitués. Cesaménagements, souvent disgracieuxempiètent sur le passage, faisant fi des droits des citoyens qui doivent faire des prodiges de contorsions pour se frayer un chemin.
Des avertissements sont souvent adressés aux contrevenants puis des décisions administratives de démantèlement sont prononcées. Mais les exploitants n’en ont cure au grand désespoir des riverains et des passants. Au cours de la semaine dernière cependant, les décisions ont été mises à exécution. Et nulle opération n’a réussi à mobiliser un tel nombre de badauds avec des visages illuminés du bonheur d’avoir enfin recouvert leur espace longtemps perdu. Les réseaux sociaux, eux-mêmes se sont fleuri des meilleurs commentaires louant cette initiative. Les associations, à commencer par l’APSLB qui n’a pas ménagé ses efforts pour lever cette mainmise illégale sur le domaine public, se sont félicité de cette action longuement attendue et dont on commençait à désespérer.
Aujourd’hui l’esplanade du Vieux Port de Bizerte se trouve totalement dégagée. La disparition de ces espèces de guitounes, inesthétiques et inharmonieuses, restitue aux habitants floués leur promenade de prédilection. Les exploitants des commerces pourront cependant poursuivre leur occupation de l’espace dans les strictes limites permises par les autorisations délivrées. Ils auront le droit d’installer des parasols sans pour autant squatter les trottoirs réservés qui sont la propriété de la collectivité.
Il n’est pas inutile, aujourd’hui, alors que les autorités semblent vouloir prendre le taureau par les cornes, avec le soutien inconditionnel des citoyens et de la société civile, d’attirer l’attention sur le cas d’un célèbre restaurant sis à la Corniche dont les propriétaires établissent leurs quartiers sur les sables d’en face, avec installations bétonnées et implantations envahissantes sur l’une des rares et exiguës plages encore miraculées de la zone.
Les citoyens, tout en reconnaissant à cet établissement son droit au travail, ne demandent rien que le respect par ces insatiables affairistes de leurs droits à profiter des splendeurs dont la nature a doté leur ville.
M. Bellakhal