Tunisie : les «salariés du terrorisme» perçoivent entre 1.500 à 2.000 dollars par mois !
Hatem Ben Salem, professeur de droit international ayant occupé plusieurs postes ministériels, suit l’affaire du terrorisme de près.
Son actuel rôle à la tête de l’Institut tunisien des études stratégiques est un rôle de veille au service de l’Etat et des décideurs. Il estime que la réponse au terrorisme ne peut, en aucun cas, être uniquement sécuritaire.
D’après les études citées par M. Ben Salem, les variables pauvreté et origines sociales impactent très peu la décision de partir au "Djihad"; idem pour les motivations politiques ou religieuses. En revanche, l’argument financier est décisif.
En cela le directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques est catégorique, «ce sont des salariés du terrorisme», ils perçoivent entre 1.500 à 2.000 dollars par mois.
Comparés au salaire des Syriens et des Irakiens de Daech, il y a une différence du simple au triple voire au quadruple. A la question de La Presse, pourquoi les Tunisiens sont-ils recherchés plus que d’autres ? Il répond: «Parce qu’ils sont censés être plus instruits. De plus, le jeune Tunisien peut très bien gagner 500 dollars en travaillant sur les chantiers dans son pays, il faudra donc savoir le séduire par une proposition alléchante».
Au sein de Daech, une véritable organisation comptable assure aux combattants non seulement de percevoir leurs salaires mais aussi d’en transférer une part ou la totalité à leurs familles à travers les filières de transfert d’argent internationales en parfaite légalité. «C’est en partie de cette manière là qu’une traçabilité des jihadistes a été faite», précise-t-il.
D’après La Presse