Tunisie : le Captagon, drogue des tueurs de Daesh

Comment peut-on abattre des dizaines de personnes sans ciller ni éprouver le moindre scrupule ? Comment expliquer cette cruelle détermination des terroristes à tuer, à décapiter, à massacrer ? 

L’on se souvient que des témoignages avaient affirmé, pour le cas de Seïfeddine Rezgui, l’auteur avéré de l’attaque terroriste de Sousse, le 28 juillet 2015, qu’il souriait et riait alors qu’il venait de commettre un massacre. Pour les attentats de Paris, les témoins ont décrit le même comportement chez les tueurs du Bataclan.

L’autopsie de tueur de Sousse avait révélé qu’il était sous l’emprise d’une drogue appelée Captagon. Elle serait utilisée par Daesh pour doper ses combattants. Egalement appelée fénétylline (ou fénéthylline), il s’agit d’un stimulant de la famille des amphétamines qui comprend aussi l’ecstasy, entre autres. Elle est classée à la liste des substances stupéfiantes placée sous contrôle international de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) en 1986.
« Le Captagon entraîne une résistance à la fatigue et donne à celui qui le prend l’impression qu’il n’a plus de limites. Il est désinhibé et devient capable de passer à l’acte sans crainte de la réaction des autres qui n’existent même plus pour lui », explique William Lowenstein, spécialiste des addictions. « Mais il ne suffit pas de prendre du Captagon pour fusiller 38 personnes ! Dans ce cas, la drogue a agi sur un cerveau "préformaté". Les terroristes en prennent pour voir leurs performances décupler et leur peur disparaître lors des combats. Outre l’euphorie, le produit permet de ne pas ressentir le sommeil ou la faim. Les effets peuvent durer jusqu’à 48 heures.
Le Captagon ne serait pas difficile à produire et ne nécessite pas de compétences de chimistes.

M. Bellakhal