Tunisie : qui se soucie vraiment de la santé du citoyen ?

Plus aucune ville ne veut être en reste, plus personne ne veut rater l’occasion de se faire des ronds.

Tous les tours sont bons et ni la peur de Dieu, ni celle de l’autorité ne sont capables de réfréner l’appétit insatiable de ces escrocs de l’époque postrévolutionnaire. Nous n’avons pas pu, honnêtes gens que nous sommes, réprimer notre écœurement tant physique que moral devant ces monticules de « bidoche » à la limite du pourrissement, quasiment putréfiée, de bœuf ou de volaille, destinée à aller dans nos ventres ou ceux de gens inconscients ou démunis.
Nous ne pouvions, face à ce spectacle répugnant, nous demander si les auteurs de cet ignoble commerce sont réellement des croyants, habités par les divins préceptes de l’Islam qui, à n’en point douter, réprouve ces pratiques. Et notre verdict est tout simplement qu’ils ne peuvent appartenir à notre nation, imbue dans sa forte majorité des valeurs de la générosité et de la grandeur d’âme. C’est une minorité, dirions-nous. Mais quand bien même. Leurs malfaisances sur la société sont incommensurables. Et les forces de répression, aussi importantes soient-elles, n’arrivent qu’à raviver leur malsaines pulsions. Et il se passe rarement un jour où des bandes aussi bien organisées que fort redoutables sont démantelées.

Essayant de fourguer des denrées avariées, des produits frelatés destinées à la consommation de personnes jeunes, vieilles, malades, voire à des enfants et des bébés. Sans vergogne, n’ayant devant leurs yeux que le profit qu’ils vont en tirer. Il est inutile que l’en on appelle à la conscience de ces individus, ils n’en possèdent simplement pas. Il faudra, selon notre humble avis, lorsque l’on mettra la main sur un baron de ce trafic malsain, sévir au point d’en faire un exemple saisissant. Quitte à faire une entorse aux lois et règlements sanctionnant de tels actes. Cependant, ces gens auront certainement fait des émules et même du fond de leurs cellules, ils pourront toujours gérer leurs malsaines entreprises, encouragés en cela par des « forces occultes ». On en a déjà vu. Quant à l’honnête citoyen, horrifié par les attentats répétés que l’on perpètre contre sa personne et les siens, il ne saura que s’en remettre à son « gouvernant », lequel a bien d’autres chats à fouetter que de s’inquiéter de la santé de ses sujets. Et les spectaculaires coups de filet menés, par intermittence, dans ces milieux, ne sont que preuves que ce genre de commerce va florissant et qu’il a encore de beaux jours devant lui.
Au grand dam du pauvre et infortuné consommateur.

M. BELLAKHAL