Bizerte a vécu au rythme du « printemps des poètes »

Fidèle à une tradition bien établie, l’Amicale des Anciens élèves des lycées de Bizerte a convié ses adhérents et sympathisants à un après-midi d’un pur délice.

C’est en fait dans les cordes de Abdelwahed Azib, le président de l’Association, de déceler les faiseurs de plaisir. Il nous a fait vivre au rythme du « Printemps des poètes » avec un aréopage de poètes français et tunisiens. Samedi 23 mai 2015, de l’avis même des hôtes, cette rencontre de Bizerte a enregistré un record d’assistance, après celles de Tunis et de Kasserine. Côté français, nous avons pu nous délecter d’un choix libre mais judicieux des œuvres des poètes de l’association« Jumelage d’Aix-En-Provence. Yannick Resch, Professeur émérite à l’Institut d’Etudes Politiques, écrivain-poète, Michel Cahour, poète, romancier et nouvelliste, Mireille Ferrandez, poétesse-conteuse et Raymond Ferrandez, reporter photographe. L’accueil des auditeurs a été des plus favorables et leurs réactions démontraient, s’il en est, une fibre intellectuelle et artistique fort subtile. Même que Mme Mireille Frrandez a gratifié l’assistance de deux beaux poèmes qui l’ont enthousiasmée : « l’Accent » de Miguel Zamacoïs et « les enfants de Louxor » de Bernard Dimay.

Côté tunisien, l’assistance composée de gens avertis a pu découvrir avec beaucoup de plaisir la poésie mystique de Saloua Mestiri, enseignante aux Beaux- Arts de Nabeul, fille de Bizerte de surcroît, (ce qui faisait la fierté des Bizertins présents et la sienne propre). Saloua Mestiri a lu pour le plaisir de ses auditeurs quelques compositions de son premier recueil intitulé « D’une rive…l’Autre ». Mais si la prestation de Saloua Mestiri n’a pas étonné, l’agréable surprise est venue de AsmaGhiloufi, doctorante, plasticienne et poétesse qui a donné la mesure de son indéniable talent.

Mokhtar El Amraouui, dans un style personnel et alerte a de nouveau « vécu » certains des poèmes de ses deux recueils « Arpège sur les ailes de mes ans » et « le souffle des ressacs ». Mokhtar a de nouveau confirmé des qualités insoupçonnées et ce « musicien des mots » comme se plaît à le souligner l’universitaire Habib Meddah semble vouloir s’imposer comme une voix nouvelle du paysage poétique tunisien. Mokhtar El Amraoui a également présenté à l’assistance une « filleule » dont il assure l’encadrement, la jeune poétesse en herbe, Amani M’chirgui, qui a donné un aperçu de son talent naissant. Et enfin, ces moments délicieux passés avec la slammeuse Neira Kateb qui a réussi à nous convaincre que le slam, en Français ou en Arabe, est un genre d’expression certes mais également un art poétique oratoire non dénué de beauté et de bon sens.

M. BELLAKHAL