Demande de naturalisation refusée pour avoir manifesté pour la Palestine

En France de nos jours, pour des gens genre pas « de souche », très immigrée pour ceux dont le nom ne sonne pas « catholique », pour ceux qui font trembler des gens comme le sieur Robert Ménard ; eh ben, pour ceux-là, il ne fait pas bon afficher ses convictions, ses sympathies sous peine de se voir refuser la nationalité française.

Après 45 ans vécus dans l’Hexagone, Chérif Boudelal vient de l’apprendre à ses dépens et en tout cas de comprendre qu’on ne saurait pas être un bon Français et manifester pour la Palestine en ce pays des droits de l’Homme, de la liberté et de la fraternité. Pour un bon Français, il est interdit, et c’est la loi, de crier sa fureur face aux horribles crimes perpétrés par l’entité sioniste contre les Palestiniens, de demander la levée du blocus, de protester contre la mort lente et rapide de Gaza, contre les enfants qu’on tue, les femmes que l’on assassine, les vieux que l’on exécute, les missiles qui pulvérisent. Pour avoir manifesté sa solidarité, Chérif Boudelal s’est vu refuser sa demande de naturalisation. Sous le motif contestable de « revenus peu suffisants » l’impétrant a été recalé. Pourtant, M. Boudelal est loin de représenter un quelconque danger pour la sécurité hexagonale puisqu’il gagne sa vie en…écrivant. Pour le chef du second bureau des nationalisations, M. Boudelal est coupable d’avoir des liens avec un mouvement responsable d’actions violentes et prônant une pratique radicale de l’Islam : le collectif « paix comme Palestine ». Rien que pour cela, et d’autres considérations douteuses pour les services de l’immigration, le cas de M. Boudelal est pendable et n’est pas digne de porter la nationalité française encore moins d’être qualifié de bon Français.

M. BELLAKHAL