Tunisie : les opticiens fustigent les agissements des pharmaciens
Qui aurait imaginé un jour que les pharmaciens seraient mis à l’index pour des agissements étranges et surtout inconnus de part le passé.
Suite à une réunion des opticiens, les membres réunis ont créé la surprise par l’ordre du jour proposé : contrecarrer la concurrence déloyale des pharmaciens.
Ainsi, les pharmaciens, ou du moins la plupart d’entre eux, n’ont pas trouvé une meilleure idée que de se mettre à commercialiser des lunettes de vue et plus encore… Des lunettes de soleil sont aussi au menu des pharmaciens. Si vous entrez dans une pharmacie, vous trouverez des lunettes de vue et de soleil bien en évidence sur les étalages. Comment est-ce possible ? Comment les pharmaciens se sont laissés traîner, à ce point, à vendre des produits de consommation courante et à conquérir voire saccader un autre métier, loin de leurs spécialité originelle.
Plus encore, les opticiens, qui subissent la concurrence déloyale du secteur informel des vendeurs à la sauvette et autres vendeurs de rues et des étalages de souks, vendant des marchandises contre façonnée en provenance de trafic de contrebande, doivent maintenant subir la concurrence du secteur régulier des pharmacies. Quel mouche a piqué les pharmaciens pour qu’ils acquiescent à descendre à ce niveau et se mettre sur le même piédestal que les vendeurs à la sauvette et les étalages de rue (Nasba). Et puis pourquoi ? Les pharmaciens ne gagnent-ils pas assez leurs vies et doivent-ils passer par le commerce des lunettes pour arrondir leurs fins de mois ? « Difficiles en ces temps qui courent ».
Les Pharmaciens accepteraient-ils si les opticiens se mettaient à la préparation et à la vente de médicaments. Et puis si c’était le cas, les autorités régionales, les services de contrôle sanitaires, de contrôle économique, la douane, la police etc… se mobiliseront pour arrêter ces dépassements « dangereux et irréguliers ». Alors quand c’est l’inverse pourquoi personne ne bouge-elle pas le petit doigt ?
Les autorités doivent vraiment bouger et arrêter ces phénomènes. Déjà qu’elles ne trouvent pas de solutions pour le secteur informel et la contrebande, elles ne vont pas maintenant commencer à fermer les yeux voire encourager les dépassements du secteur régulier sinon ça va être l’anarchie totale.
Quant à l’Etat, s’il ne change pas de stratégie et continue à faire le sourd aveugle, comme il l’a fait depuis le début des années 90, et s’il n’intervient pas, alors tout le monde peut se mettre à vendre du matériel de rasage, des chaussettes, des sous-vêtements et de la lingerie fine, des téléphones portables, des antennes paraboliques, de la porcelaine et de la vaisselle….etc Pour arrondir ses fins de mois.
Faisant un tour du coté d’un ami d’enfance, pharmacien de son état, Je l’interroge sur son avis sur la question. Il répond tout de suite sans hésitation : « Ce ne sont pas des lunettes de vue mais des loupes à lecture. Rien à voir avec les lunettes de vue. Elles sont libres d’accès sans prescription médicale. Quant aux lunettes de soleil, personnellement, je n’en vends pas mais c’est vrai que quelques confrères se donnent sans gène à cette activité. Si la commercialisation des lunettes de soleil est, juridiquement, l’apanage exclusif des opticiens alors il faudra absolument que les pharmaciens arrêtent cette activité. Dans le cas contraire, je ne vois pas où se situe le problème ! »
Quant aux opticiens, eux, ils n’admettent point que les apothicaires commercialisent des lunettes quelles qu’elles soient. « C’est de la concurrence déloyale voire du commerce parallèle. Que font les autorités ? Que fait le ministère du Commerce ? »
Au fait ! Oui. Que fait le super ministère du Commerce ?
Des plaintes administratives ont été déposées à l’encontre des pharmacies auprès des autorités compétentes ayant relation directe avec le sujet. On attend voir le résultat.
Anis Somai