Tunisie : un mois après sa libération, Jabeur Mejri retourne en prison
Sitôt libéré sitôt remis en cage ! C’est ce qui est arrivé hier, vendredi 18 avril 2014 à Jabeur Mejri, selon les déclarations de son avocat à l’AFP.
Emprisonné pendant deux ans pour diffusion de dessins jugés blasphématoires pour l’Islam et pour le prophète, Jabeur Mejri puis a été libéré en mars 20144 à la suite d’une grâce présidentielle. Me Messelmi, son avocat, a indiqué que son client a été appréhendé et mis en prison pour outrage à un fonctionnaire public lors de l’exercice de ses fonctions. L’avocat a expliqué qu’après sa libération, M. Mejri avait appris qu’il était poursuivi dans une autre affaire du détournement supposé d’une somme de 760 euros à la SNCFT, une affaire qui remonte à plusieurs années, du temps où il travaillait à temps partiel au guichet d’une gare. S’étant rendu au bureau du juge d’instruction pour régler une affaire de date de confrontation avec ses accusateurs, il se serait énervé et aurait insulté tout le monde. « M. Mejri a perdu les pédales, il a insulté le greffier, il a insulté tout le monde », a indiqué son avocat qui a précisé n’avoir pas assisté à la scène.
Jeune chômeur de Mahdia, Jabeur Mejri a été condamné à sept ans et demi de prison pour avoir diffusé sur Internet des textes et des dessins jugés offensants pour l’islam et le prophète. Le code pénal tunisien ne réprimant pas le blasphème, il avait été condamné pour d’autres chefs d’accusation dont le trouble de l’ordre public. Son avocat a indiqué qu’il allait tout faire pour l’aider et pour qu’il sorte de prison.
M BELLAKHAL