Tunisie : le crédit du FMI a donné une bouffée d’oxygène à notre économie, selon Chedly Ayari

Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, a donné, lors de son passage jeudi 30 janvier 2014 sur Express FM, plus d’éclairages sur le crédit accordé, mercredi, à l’unanimité par tous les membres du conseil d’administration du FMI, à la Tunisie et qui sera décaissé le 31 janvier.

Chedly Ayari a précisé que ce crédit constitue la deuxième tranche d’un crédit stand by, d’une valeur de 1,7 milliard de dollars, accordé, au mois de juin 2013, par le FMI à la Tunisie, soulignant que le solde sera décaissé à hauteur de 1,4 milliard de dollars en 2014 et de 345 millions de dollars en 2015 : « Avec l’obtention de ce crédit, destiné à clôturer les comptes de 2013, la Tunisie est entrée dans une zone positive mais la situation demeure toujours fragile ».
Le gouverneur de la BCT a estimé, également, que ce nouveau crédit est une sorte de passeport pour mobiliser de nouvelles sources auprès d’autres bailleurs de fonds qui n’attendaient que le feu vert du FMI pour poursuivre leur aide financière à la Tunisie. Il a fait savoir ainsi qu’un crédit de 250 millions de dollars sera accordé, d’ici fin mars 2014, par la Banque mondiale à notre pays, ainsi qu’un autre de l’Union européenne de 250 millions d’euros. La Tunisie a désormais la possibilité de mobiliser d’autres ressources sur les marchés japonais, américain et arabe.
En ce qui concerne les réactions des agences de notation suite à l’adoption de la nouvelle Constitution et la passation des pouvoirs entre le Chef du gouvernement démissionnaire, Ali Laarayedh, et son successeur, Mehdi Jomâa, M. Ayari a indiqué que toutes ces agences, et particulièrement Fitch Ratings et Moody’s, ont accueilli positivement l’évolution politique en Tunisie, ce qui augure d’une amélioration de la note souveraine du pays : « Toutes ces perspectives positives peuvent se transformer en crédits si les trois conditions suivantes soient réunies : la poursuite de la stabilité politique, l’instauration de la sécurité et la relance de l’investissement privé local ».
Et d’ajouter que le niveau d’endettement de la Tunisie est encore soutenable : « Le plus important, dans cette phase, est l’orientation vers le développement et l’investissement à haute valeur ajoutée, et non vers la consommation comme cela a été le cas en 2013 ».

Amani.B