Tunisie : Malte vend des passeports de l’UE pour 650.000 euros

Le Parlement maltais a, récemment, voté une loi qui permet aux étrangers d’obtenir la nationalité de cet archipel de 420 000 habitants pour la modique somme de 650 000 euros.

L’enveloppe semble un peu épaisse pour avoir le droit de résider sur une île baignée par le soleil au beau milieu de la Méditerranée. Les personnes naturalisées pourraient ainsi travailler et résider dans les autres Etats membres de l’Union Européenne. Malte fait partie de l’UE et de l’espace Schengen. L’île a signé un accord d’exemption des visas avec les États-Unis.
Selon Eric Major, le CEO d’Henley and Partners, un groupe de consultance qui a obtenu le contrat de gestion de ce programme, on devrait atteindre 200 à 300 demandes annuelles, et ce sont donc 200 millions d’euros de revenus annuels que l’on pourrait en attendre.
En effet, la tendance s’accélère dans l’Europe du Sud en crise : passeports et permis de résidence sont offerts aux étrangers, à condition qu’ils investissent dans certains secteurs de l’économie, comme l’immobilier.
Au Portugal, des « visas dorés » (vistos dourados) sont en place depuis le début de l’année. Trois montages sont possibles pour obtenir le précieux sésame : un investissement d’au moins 500 000 euros dans l’immobilier local ; un transfert de capitaux d’au moins un million d’euros vers le Portugal ; ou encore une injection de capitaux dans l’économie locale, qui entraîne la création d’au moins dix emplois déclarés à la Sécurité sociale. À la clef, une autorisation de séjour sur le territoire portugais, qui peut aller jusqu’à cinq ans.
Quant aux Hongrois, ils ont mis en place un modèle encore plus original. Leur « Residency Bond Program» est un permis de résidence « à vie » accordé à un individu et sa famille, en échange d’un investissement de 300 000 euros dans l’achat d’obligations d’État. Les Britanniques accordent plus facilement la nationalité à celui qui déboursera un million de livres sterling également en obligations d’État.
L’Espagne « offre » des Visas de résidence. Il suffit d’acquérir un bien immobilier d’un montant supérieur à 500.000 euros. La Grèce a mis en place un dispositif similaire depuis avril (à partir de 250 000 euros d’investissement dans l’immobilier), mais la mesure ne rencontre pas le succès escompté. À Chypre, la barre est fixée à 300 000 euros.
Notons que d’autres pays de l’UE, pas seulement au sud, comme l’Irlande et la Lettonie (à seulement 72 000 euros…), proposent eux aussi leur « visa doré ». Les Pays-Bas s’apprêtent à lancer ce programme l’an prochain, avec un seuil fixé à 1,25 million d’euros.

Meriem.Kh