Tunisie : Al Massar appelle à accélérer le processus du dialogue national
Devant un public attentif, la section d’Al Massar à Nabeul a organisé, dimanche 01er décembre 2013, un grand meeting à l’espace Nabeul Center en présence du bureau exécutif et des militants du parti.
Le président d’Al Massar, Ahmed Brahim, a critiqué l’inachèvement de la nouvelle constitution, l’absence de base juridique et structurelle pour l’organisation des prochaines élections, et la détérioration de la situation économique et sociale du pays. Il a accusé la commission de coordination et d’élaboration de la Constitution d’avoir dénaturé tout ce qui a été convenu entre les différentes commissions. Ce qui est une atteinte à la légitimité constitutionnelle de l’ANC.
Ahmed Brahim a appelé à rassembler le plus grand nombre de forces politiques, civiles et sociales autour de l’initiative de l’UGTT pour parvenir au consensus souhaité sur les questions politiques qui font l’objet de litiges entre les partis, en l’occurrence la rédaction de la nouvelle Constitution, la loi électorale, les institutions constitutionnelles et les instances indépendantes.
Abdeljaoued Jouneidi, dirigeant du parti, a désigné la troïka et le groupe parlementaire d’Ennahdha, comme responsable du retard accusé dans les travaux de l’Assemblée nationale constituante. Ils seraient donc, selon lui, responsables de la dégradation générale de la situation économique, sociale et politique actuelle du pays : « Ennahdha est la première responsable du report du dialogue national dont les séances préparatoires ont commencé le 5 octobre dernier. Nous appelons à accélérer le travail de l’ANC pour arriver au terme de la période transitoire. Nous sommes pour le consensus et pour un gouvernement de compétences nationales, dont les ministères régaliens seraient neutres ». Il a, en outre, mis en garde contre l’éventualité d’un nouveau choc dans le pays en cas d’échec du dialogue national.
Cette situation ne fera que contribuer à la détérioration de la situation économique du pays, a insisté Nadia Chaabane, députée à l’ANC. Et d’ajouter que l’assemblée est marginalisée par les personnes au pouvoir, qui croient tout se permettre parce qu’ils sont élus : « Si l’intérêt suprême est en danger, il faut rapidement trouver une solution à la crise économique qui secoue le pays et faire face au chômage, à la dévaluation du dinar, au déficit du commerce extérieur et du budget de l’Etat. La Tunisie a besoin de réformes profondes en cette période cruciale. Les horizons sont fermés et aucune feuille de route n’a été tracée pour sauver le pays qui est déjà à plat ».
M.Y
Crédits photos : Rached Berrazega